5 erreurs à éviter au moment de changer votre système de chauffage pour une installation plus performante

Installation d'une pompe à chaleur en milieu rural.

Le gaz, l’électricité et le fioul sont aujourd’hui les énergies de bases pour chauffer les maisons françaises. La hausse de leurs prix et les incitations financières de l’Etat vers la transition énergétique incitent à changer de système de fourniture de chauffage, mais attention aux pièges.

Le chauffage pèse lourd dans le bilan des dépenses annuelles des Français, en moyenne 14 % du budget d’un foyer. A l’heure où les prix du gaz et du fioul s’envolent, où ceux de l’électricité n’ont jamais été aussi hauts, se pose la question de changer de système et d’énergie. D’autant plus que dans le même temps, l’Etat y incite avec de nombreuses subventions, néanmoins soumises à conditions de ressources. 

Pompes à chaleur, poêles, chaudières à granulés ou à bois… les nouveaux systèmes de fourniture de chauffage sont, a priori, plus écologiques. On les annonce comme moins énergivores, et surtout plus rentables pour les ménages. Cependant, ces deux critères ne doivent pas être les seuls à prendre en compte dans l’équation à poser au moment de choisir un système alternatif. Voici cinq erreurs à éviter sous peine d’une mauvaise surprise ou d’un investissement manqué. 

  • Erreur n° 1 : choisir un système sans diagnostic énergétique préalable du logement

La bonne isolation de votre maison est la condition sine qua non pour économiser de l’énergie, et donc de l’argent. Aucun système de chauffage aussi performant soit-il, ne vous fera grignoter la facture si vous vivez dans une passoire thermique. C’est pourquoi, avant même de vous posez la question d’un changement de système de chauffage, il faut faire analyser votre logement et l’isoler correctement. Isolation des rampants, par les combles, ou encore par l’extérieur : il existe diverses façons de protéger votre maison des assauts de l’air et du froid. D’ailleurs, via MaPrimeRenov’, l’Etat a prévu toute une panoplie d’aides pour l’isolation

  • Erreur n°2 : sélectionner un type d’installation parce qu’on en a entendu du bien

La pompe à chaleur air/eau du voisin lui a fait diviser sa facture d’énergie par deux. Votre oncle a installé une chaudière à pellets dans sa longère et ne dépense plus que 500 € pour se chauffer à l’année. Un ami a remplacé tous ses radiateurs électriques par un poêle à granulés. Tous ces exemples vous rendent envieux, mais attention, leur installation n’est pas forcément transposable dans votre logement. D’abord, la taille et l’architecture de votre habitation entrent en compte dans le choix du système adapté. Son orientation par rapport au soleil et aux vents également. On ne chauffe pas en Normandie comme on chauffe en Provence. 

Attention aussi aux inconvénients des nouvelles énergies. Les pompes à chaleurs et les poêles à granulés ou à bois sont bruyants. Ces derniers nécessitent un entretien de nettoyage hebdomadaire. Que dire des chaudières à granulés ou à bois, dont il faut nettoyer et évacuer les cendres chaque semaine. Sans oublier le stockage des bûches ou des pellets. 

  • Erreur n° 3 : prendre une nouvelle installation incompatible avec l’ancien système

Au moment de faire un choix, il est très important de se pencher sur les caractéristiques de votre logement. Sa superficie et son architecture évidemment, mais aussi et surtout le système déjà installé. Il est nécessaire de regarder si le bâtiment est équipé d’un chauffage central ou décentralisé. En clair, si tous vos radiateurs sont reliés par un réseau hydraulique ou non. Ce premier aspect déterminera déjà une sélection parmi les offres de systèmes à installer. 

Attention ! Dans de nombreuses constructions, les systèmes de fourniture de chauffage ET d’eau chaude sanitaire dépendent d’une même chaudière, qu’elle fonctionne au gaz, au fioul ou à l’électricité. Pour la remplacer par une installation plus écologique, il faudra s’assurer de la haute performance de cette dernière, qu’elle soit assez puissante et adaptée pour vous garantir un niveau de confort identique. 

  • Erreur n°4 : croire qu’une PAC ou qu’un poêle serait plus rentable qu’une chaudière gaz à condensation

Les pompes à chaleur et les chaudières à granulés ou à bois feront baisser à coup sûr votre facture annuelle d’énergie. Bien plus qu’une chaudière à gaz haute performance. Toutefois, n’oubliez pas de penser à l’amortissement de votre installation. Là où un dispositif au gaz vous coûtera en moyenne entre 4 000 et 8 000€*, une installation de PAC vaudra de 10 000 à 20 000 €, et une chaudière à granulés entre 18 000 et 23 000 €. 

Evidemment, les subventions de l’Etat peuvent diminuer le coût final, parfois de moitié. Encore faut-il ne pas dépasser certains plafonds de revenus. Cependant, dans votre calcul, n’omettez pas l’usure et l’entretien des systèmes. Si la durée de vie des chaudières à bois ou à granulés est estimée à 20 ans, et au gaz à 25 ans, celle d’une pompe à chaleur n’excède pas 15 ans. En cas de panne, les pièces détachées sont chères, de 500 € minimum pour une carte électronique à 3200 € pour un compresseur. Les réparations sont bien moins onéreuses pour ce qui est des chaudières à gaz. 

*prix net, indépendant des aides et des caractéristiques du logement

  • Erreur n°5 : prendre le premier installateur venu

Il est primordial de choisir un professionnel certifié et digne de confiance ! Les subventions de l’Etat pour la transition énergétique des foyers ont fait naître beaucoup d’entreprises, et pas mal d’arnaques. Peu scrupuleuses, certaines sociétés ne conseillent pas les clients, ou gonflent les prix. Pire encore, certains installateurs assurent aux acheteurs la prise en charge des demandes d’aides financières, et ne les font pas, ou garde finalement l’argent pour eux puis disparaissent dans la nature.

Dans son numéro d’octobre, le magazine Que Choisir alerte d’ailleurs sur les arnaques et les prix fous, témoignages à l’appui. Une personne lésée dans la Creuse explique que « le commercial m’avait assuré que sa société s’occupait des demandes de primes. Quand, à bout de patience, j’ai contacté l’Anah (Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat), j’ai appris qu’aucun dossier n’avait été déposé. Près de Lyon, un installateur avait assuré à une cliente qu’avec les aides, « elle ne paierait rien. Or, pour une pompe à chaleur coûtant 21 300 €, elle n’a eu que 5 000 € d’aide, et a dû contracter un crédit pour rembourser. En résumé, évitez à tout prix le démarchage et ne vous engagez pas avec une entreprise qui n’est pas implantée près de chez vous

Enfin, un dernier conseil. Cela peut apparaître comme un gadget ou un achat superflu qui fait encore grimper la facture, mais l’acquisition d’un thermostat tablette ou d’une application mobile peut s’avérer être une réelle plus-value dans la gestion de votre consommation d’énergie. Régler la température au degré près quand vous êtes chez vous, ou la diminuer la nuit ou en votre absence fera à coup sûr baisser la facture. 

Quel avenir pour le gaz ?

Dans un contexte plus contraignant pour le gaz, vous, ou vos clients, vous posez peut-être la question de son avenir dans le paysage énergétique français. Évolution des aides pour la chaudière THPE, RE2020… : il est temps de démêler le vrai du faux !

Malgré l’évolution des aides au 1er juillet, les solutions gaz restent compétitives

Nombre de vos clients font appel aux aides publiques pour financer une partie de leurs travaux de chauffage au gaz. Cependant, le dispositif encadré par l’État évolue régulièrement et il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Faisons un rapide état des lieux.

Certains CEE « coup de pouce » vont être supprimés au 1er juillet 2021

La chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE), comme d’autres solutions, est concernée et verra donc son niveau d’aides diminuer. Cependant, avec un prix (hors aides) compris, en moyenne, entre 3 000 et 5 000 € TTC, la chaudière THPE reste très bien positionnée par rapport aux autres solutions performantes de chauffage. Et c’est sans compter sur les aides qui subsistent pour son installation !Fin du CEE « coup de pouce » pour la THPE mais… éligibilité maintenue à de nombreuses aides !

La chaudière THPE ne bénéficie plus de l’aide CEE bonifiée à compter du 1er juillet 2021, mais elle reste éligible à d’autres aides :

  • La prime CEE « classique » (pour tous les ménages),
  • MaPrimeRénov’ (pour les ménages aux revenus modestes et très modestes),
  • La TVA à taux réduit (5,5%),
  • Les aides locales versées par certaines régions et/ou communes,
  • Les dispositifs pour la rénovation globale : CEE « coup de pouce rénovation performante », MaPrimeRénov’ « rénovation globale », Habiter Mieux Sérénité
  • L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) pour faciliter le paiement du reste à charge.

Les CEE « coup de pouce » sont maintenus pour la pompe à chaleur (PAC) hybride gaz

Association intelligente d’un module PAC air – eau et d’une chaudière gaz à condensation, cet équipement gaz innovant peut vous permettre de vous démarquer de la concurrence et d’élargir la gamme des solutions que vous proposez.
Et bonne nouvelle pour vos clients, la PAC hybride gaz est éligible à l’ensemble des aides encadrées par l’État : c’est au minimum 2 500 € pour vos clients, quels que soient leurs revenus !

La RE2020 n’interdit pas le gaz dans les logements neufs et existants

La nouvelle réglementation environnementale (RE2020) applicable au 1er janvier 2022 est plus contraignante pour le gaz que la RT2012 actuellement en vigueur. En effet, elle oblige toutes les énergies à respecter un seuil en termes d’émissions de CO2.

Les conséquences sont différentes en logement collectif et en maison :

  • En logement collectif, les seuils d’émissions de CO2 vont évoluer progressivement par paliers jusqu’à 2025 avec à chaque étape un panel de solutions gaz adaptées,
  • En maison, une partie des solutions actuelles RT2012 pourra encore être mise en œuvre en lotissements jusqu’à fin 2023 puis d’autres solutions comme la PAC hybride prendront ensuite le relais.

Cela ne signifie pas pour autant la fin du gaz, loin de là !

  • Les logements existants ne sont pas concernés par cette réglementation. Vous pouvez donc continuer à proposer sereinement les solutions gaz aux clients qui ont un projet de rénovation.
  • Dans le neuf, des solutions hybrides pourront être compatibles avec les exigences « carbone » imposées par la nouvelle réglementation.

Avec l’essor du gaz vert, l’avenir du gaz est assuré !

La transition énergétique est au cœur des préoccupations. Le gaz vert, qui est un gaz produit localement à partir des déchets de l’agriculture ou encore des collectivités, peut, en tant qu’énergie décarbonée, relever le défi environnemental qui s’offre à nous. Le gaz vert est déjà une réalité et circule dans les réseaux. Au vu de la dynamique territoriale actuelle, l’ADEME estime qu’il sera possible d’avoir 100% de gaz vert dans les réseaux à horizon 2050. De bon augure pour les années à venir.

À l’usage, le chauffage au gaz est particulièrement économique pour vos clients

Avec le gaz, vos clients peuvent maîtriser leur budget énergie annuel :

  • D’une part, ils bénéficient des prix compétitifs du gaz. Sur les 15 dernières années, la facture annuelle de gaz naturel a été, en moyenne, de 20% à 50% moins chère que celle des principales autres énergies de chauffage.
Facture énergétique annuelle moyenne de chauffage/eau chaude, sur 15 ans, pour différentes énergies en maison individuelle existante
  • D’autre part, ils peuvent réaliser des économies d’énergie au quotidien grâce aux performances des équipements gaz : entre 20% et 30% avec une chaudière THPE et jusqu’à 40% (voire au-delà dans certains cas) avec une PAC hybride gaz, en remplacement de leur ancienne chaudière fioul ou gaz.

Source: https://www.grdf.fr/installateurs/actualites/avenir-gaz

Le dispositif CEE

Le dispositif CEE permet d’économiser financièrement sur ses travaux de rénovation énergétique. En effet, les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) ont été mis en place afin de lutter contre le réchauffement climatique via des règles imposées aux fournisseurs d’énergie et aux distributeurs de carburants.

Une de ces règles impose à ces « obligés » du secteur de l’énergie d’acheter ces certificats sous peine d’amendes. Ils peuvent les acheter à des entreprises locales ou aux particuliers.

Cette aide peu connue peut absorber jusqu’à 40% du montant total des travaux réalisés. Elle est aussi cumulable avec d’autres aides énergétiques comme le prêt à taux zéro (PTZ) ou le crédit d’impôt à la transition écologique. Il est même possible dans certains cas de financer 100% des rénovations avec ce cumul.    

Vous pouvez aussi trouver un article exhaustif sur le Certificat d’Économie d’Énergie et davantage d’informations vis-à-vis des subventions et de leurs éligibilités ici.